Perception et regard de l'autre
La question de la maladie fait l’objet de nombreux tabous qui ne facilitent pas les relations, comme en témoignent ces paroles de patient·e·s :
« Même quand j’ai chaud, je préfère porter des manches longues pour éviter les questions sur mes plaques. »
« J’ai expliqué à mes collègues très proches qu’il n’y a pas de risque de contagion, mais je préfère éviter d’aller à la cantine car les regards me mettent mal à l’aise. »
« Quand j’amène ma fille à l’école, j’ai honte et je suis triste pour elle car ses camarades lui posent des questions qui la mettent mal à l’aise. »
Un regard qui en dit long
Les peurs, réactions, jugements des autres s’expriment souvent dans un simple regard.
La honte est un sentiment facilement déclenché par un œil fixé sur un détail qu’on voudrait cacher et tous les non-dits qu’il nous fait percevoir.
Dans le cas du psoriasis, bien qu’il ne soit pas contagieux, on s’imagine facilement toutes les pensées et les questions qui traversent l’esprit de l’autre. C’est ce qui peut conduire des patient·e·s à éviter certaines activités amicales ou professionnelles lorsqu’ils-elles ne parviennent pas à dissimuler les lésions visibles.
Les mots qui font mal
Lorsqu’on se sent fragilisé, les maladresses sont plus difficiles à digérer.
Elles peuvent venir d’inconnus, de collègues, mais parfois aussi de proches, de professionnels de santé ou personnels soignants. Une parole ou une question vécue comme indélicate, même involontaire peut être néanmoins blessante et peut déstabiliser.
Savoir s’exprimer avec sincérité
Dire ce qu’on ressent, simplement et sans agressivité, n’est pas chose facile, mais peut devenir de plus en plus aisé en s’entraînant.
Cela implique de clarifier ce qui se passe en soi. Puis de le communiquer aux autres de manière respectueuse.
Adoptez le « Je »
Vos sentiments ne sont pas discutables. Si vous prenez l’habitude de commencer vos phrases par « Je », l’écoute de l’autre sera plus ouverte, c’est garanti !
Remarquez à l’inverse, qu’en commençant nos phrases par « Tu » (ce que nous faisons la plupart du temps), il s’agit d’un jugement et pas d’un sentiment.
Par exemple lorsque quelqu’un vous fait une réflexion indélicate qui vous blesse, si vous dites : « Je me sens gêné·e (froissé·e) par cette question »
au lieu de « Tu es impoli·e (vexant·e) avec ta question déplaisante »,
la tonalité de la discussion qui s’amorce est complètement différente. En disant « Je », vous ouvrez la possibilité que l’autre personne entende votre souffrance et se rende compte par elle-même de son indélicatesse.
Auteure : Clarisse Gardet
Diplômée en sophrologie, enseigne à l’École de méditation