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Traitements biologiques

Qu'est-ce qu'un traitement biologique ?

Les traitements biologiques, ou « biomédicaments », sont utilisés pour des pathologies chroniques, comme la spondyloarthrite axiale, le rhumatisme psoriasique et la polyarthrite rhumatoïde. Contrairement aux médicaments conventionnels, qui sont issus de la chimie, les traitements biologiques sont obtenus à partir d’organismes vivants. Cela inclut les microorganismes, comme les bactéries ou les levures.

La plupart des biomédicaments agissent en bloquant des parties spécifiques du système immunitaire, ce sont ce qu’on appelle des « thérapies ciblées ». Du fait de leur composition, ces médicaments se présentent sous forme d’injectables.

Le rôle des biomédicaments dans les RIC

Les biomédicaments dans le traitement des rhumatismes inflammatoires chroniques

Les biomédicaments permettent de réduire l’excès d’inflammation, la douleur et la raideur des articulations.

L'amélioration de votre maladie traitée par biomédicaments est visible généralement dès 12 semaines.

Dans le cas où il n’y aurait pas d’amélioration ou si vous avez des effets secondaires, consultez votre médecin. En effet, Les biothérapies ayant des propriétés différentes, votre médecin pourra être amené à modifier votre traitement, en fonction de vos réactions. Donc si un médicament n’est pas efficace sur vous, un autre pourrait l'être.

Les biomédicaments utilisés dans les rhumatismes inflammatoires chroniques :

Il existe 5 grands types de biothérapies utilisées dans le traitement des RIC :

Inhibiteurs du TNF :
Appelés également anti TNF, ils viennent bloquer l’action d’une protéine appelée « Tumour Necrosis Factor » (« TNF »), dont l’activité est fortement augmentée chez les personnes avec un rhumatisme inflammatoire, ce qui provoque une inflammation. En bloquant l’action de cette protéine, les anti TNF permettent de réduire l’inflammation.

Inhibiteurs des interleukines (IL) :
Les personnes atteintes par un rhumatisme inflammatoire présentent un fort taux d’interleukines, protéine qui joue un rôle important dans l’inflammation. Ces traitements anti-IL viennent neutraliser l’activité de certaines interleukines et aident ainsi à réduire l’inflammation.

Inhibiteurs des lymphocytes B :
Les rhumatismes inflammatoires sont des maladies auto-immunes dans lesquelles le système immunitaire est suractivé : les lymphocytes B, un type de cellule immunitaire, viennent alors attaquer les autres cellules du corps humain. Les inhibiteurs des lymphocytes B viennent diminuer l’activité de ces cellules, et permettent ainsi de réduire l’inflammation, la douleur et le gonflement des articulations.

Inhibiteurs des lymphocytes T :
Les lymphocytes T sont un type de cellules immunitaires qui, dans le cas des rhumatismes inflammatoires, viennent attaquer les cellules du corps humain, endommageant les articulations et entrainant un gonflement. Les inhibiteurs de lymphocytes T sont utilisés pour les cas sévères et seulement dans certaines situations.

Inhibiteurs des Janus Kinases (anti-JAK) :
Les Janus Kinases sont des enzymes intracellulaires impliquées dans la réponse pro inflammatoire par le biais d'une protéine appelée "STAT". Les anti-JAK sont utilisés pour les patients atteints de rhumatismes inflammatoires modérés à sévères.

Prescription et délivrance des biomédicaments :

Après avoir évalué l’activité de la maladie et réalisé un bilan pré thérapeutique, votre médecin spécialiste hospitalier (hôpital ou clinique) peut vous prescrire un biomédicaments pour le traitement de votre rhumatisme inflammatoire en cas d’échec ou d’intolérance aux traitements médicamenteux conventionnels. La première prescription doit être réalisée dans un établissement hospitalier (hôpital ou clinique) par votre médecin spécialiste habilité. Cette prescription est appelée « prescription initiale hospitalière ».

Vous pourrez ensuite faire renouveler cette prescription par ce même spécialiste hospitalier ou bien un autre spécialiste travaillant dans un cabinet de ville. Si votre médecin traitant n’est pas spécialiste, il ne pourra pas effectuer le renouvellement.

L’ordonnance sur laquelle est faite cette prescription est particulière, il s’agit d’une « Ordonnance de médicaments ou de produits et prestations d’exception », qui peut s’ajouter à votre ordonnance d’affection longue durée (ALD). La délivrance du médicament est réalisée par votre pharmacien de ville pour une durée maximale d’un mois.

Un traitement par biomédicament nécessite une surveillance attentive (suivi et dépistage des complications éventuelles du traitement) par des professionnels de santé. Respectez les modalités d’administration du traitement biologique défini par votre médecin. N’arrêtez pas votre traitement sans avis médical.

Infections :

De par leur mécanisme d’action, les médicaments biologiques diminuent l’activité du système immunitaire, ce qui peut favoriser l’apparition d’infections opportunistes (c’est-à-dire qui profitent de la faiblesse de votre système immunitaire). Vous devez éviter l’exposition à tout facteur de risque potentiel d’infection. Le plus souvent, ce sont des infections sans gravité traitées facilement par des médicaments antibiotiques. En cas de complications, une hospitalisation peut être nécessaire.

Les signes potentiels d’une infection sont les suivants : fatigue inhabituelle, frissons, fièvre (température corporelle supérieure à 38°C), brûlures en urinant, plaies infectées, toux, sueurs nocturnes, perte de poids…

Lors du bilan pré-thérapeutique effectué avant la mise en place du traitement, la recherche de signes éventuels d’infection, et des examens sérologiques (hépatite B et C, et avec votre accord, VIH) ont dû être effectués. Vous devez également réaliser un test de dépistage comprenant une radiographie pulmonaire et une IDR (Intra Dermo Réaction à la tuberculine).

Conduite à tenir en cas d'infection :

Pour plus d’informations, consultez la notice de votre médicament biologique.

Si vous avez les signes d’une infection :

Arrêtez immédiatement de prendre votre médicament et allez consulter votre médecin en urgence
Prenez le traitement anti infectieux prescrit jusqu’à long terme
Reprenez votre traitement lorsque l’infection a disparu et avec l’accord de votre médecin

Chirurgie :

Si vous devez subir une opération chirurgicale, informez-en votre médecin : les médicaments biologiques diminuent vos défenses immunitaires et augmentent le risque d’infection.

En cas de chirurgie programmée :

Prévenez votre médecin ayant prescrit votre traitement
Il faudra peut-être arrêter votre traitement selon un délai dépendant de votre médicament et du type de chirurgie

L’arrêt peut durer de deux semaines à plusieurs mois ; la reprise de votre traitement ne sera possible qu’après une complète cicatrisation et en l’absence d’infection.

Vos peurs et croyances

« C’est un peu le problème comme avec tous les médicaments, ça soigne mais ça peut entraîner des effets secondaires. »

Vos peurs et croyances : traitement contre la polyarthrite rhumatoïde

« Peut-être que je ne mourrai pas de polyarthrite rhumatoïde mais d’autre chose parce qu’avec les traitements qu’on nous propose… »

LA REPONSE DE L'EXPERT

Comme tous les médicaments, ceux utilisés pour traiter les RIC peuvent entrainer des effets secondaires, dont l’intensité et la fréquence peuvent varier. Certains traitements nécessitent un suivi particulier.

N’hésitez pas à demander à votre médecin de vous préciser les signes qui doivent vous alerter ainsi que la conduite à adopter si des effets indésirables apparaissent.

Vos peurs et croyances : Effet secondaire du traitement pour le rhumatisme inflammatoire chronique

« Je m’injecte quelque chose qui va sans doute m’aider mais par ailleurs est-ce que je n’ampute pas mon espérance de vie de 5 à 10 ans ? »

LA REPONSE DE L'EXPERT

La prise en charge précoce et globale de votre maladie vise à sa rémission ou tout du moins à diminuer son activité, donc à préserver votre espérance de vie. Sachez que le plus souvent, l’espérance de vie d’un patient souffrant de rhumatisme inflammatoire chronique est identique à celle de la population générale.

Il est donc important de bien suivre la prescription de votre médecin et de lui demander plus d’explications si besoin.

« Dès que j'ai des symptômes anormaux, j'arrête tout de suite mon traitement que mon médecin soit d'accord ou non. Comme ça je n'ai pas à subir les effets secondaires du traitement. Mais je sens que c'est pas vraiment possible d'arrêter complètement puisqu'au bout de 6 semaines, mon corps le réclame à nouveau. »

LA REPONSE DE L'EXPERT

Aujourd’hui, en tant que patient, de nouveaux outils vous encouragent à devenir acteur de votre santé. Ainsi, l’éducation thérapeutique réalisée par l’équipe soignant vous permet de mieux comprendre votre maladie, votre traitement et ses enjeux.

Vous pourrez ainsi apprendre quels sont les bénéfices attendus d’un bon suivi de votre traitement, dans quelles circonstances il peut être préjudiciable pour vous de l’arrêter ou quelles sont les erreurs à éviter.

Rapprochez-vous d’associations de patients qui peuvent également vous apporter une aide précieuse (ACS-France, AFS, AFLAR). Et n’hésitez pas à en discuter avec votre équipe soignante.

Vos peurs et croyances : accoutumance aux traitements

« Avec les traitements au long cours je pense qu’il peut y avoir une accoutumance. C’est justement pour ça que je décale ou que j’espace les injections. »

LA REPONSE DE L'EXPERT

Les traitements actuels ne guérissent pas la maladie en elle-même, mais permettent de la contrôler durablement. Ils empêchent l’apparition des poussées évolutives et favorisent les périodes de rémission. Ils évitent également les dégâts articulaires, préviennent les déformations tout en améliorant vos fonctions articulaires.

Suivez bien votre prescription (dose, rythme) pour bénéficier pleinement de votre traitement. Cette prise régulière améliorera votre qualité de vie au jour le jour, en diminuant douleurs et inflammation.

N’interrompez pas votre traitement et ne l’espacez pas sans en parler à votre médecin.

Vos peurs et croyances : efficacité du traitement

« Mes inquiétudes c’est de savoir jusque quand les médicaments feront effet sinon il va falloir les changer. Je ne veux pas souffrir dans quelques années parce que les médicaments ne fassent plus effet sur moi. »

LA REPONSE DE L'EXPERT

Le traitement global des RIC comprend généralement des médicaments symptomatiques contre la douleur et des traitements de fond. Ces traitements agissent avec des délais différents.

N’hésitez pas à demander des explications à votre médecin. Ainsi, pour les traitements de fond, l’efficacité apparaît au bout d’1 ou 2 mois avec un effet maximal plutôt autour de 3 à 6 mois. Quand la maladie n’est plus active, il est possible d’arrêter ou de diminuer les traitements symptomatiques, tandis que le traitement de fond qui aura permis la rémission sera poursuivi.