Epilepsie chez la femmeEpilepsie chez la femme

Epilepsie chez la femme

L’épilepsie est un trouble neurologique qui peut survenir chez toute personne d’âge et d’origine différente. Elle affecte les femmes et les choix qu’elles peuvent faire, dans les différents moments de leur vie. On estime qu’en France, environ 100 000 femmes en âge de procréer (1 femme sur 200) sont atteintes d’épilepsie1.

Les menstruations, la contraception, la grossesse et la ménopause sont des circonstances qui peuvent influencer le contrôle de l’épilepsie.

Chez les femmes épileptiques en âge de procréer l’utilisation des médicaments antiépileptiques impose quelques précautions, tant pour la contraception qu’en ce qui concerne la préparation et le déroulement d’une grossesse. Il est donc important de disposer des informations appropriées et du soutien psychologique nécessaire en fonction des besoins de chacune pour mener sa vie comme on l’entend.

La menstruation La menstruation

Les cycles menstruels et les changements hormonaux peuvent déclencher des crises, augmenter leur fréquence voire dans certains cas les aggraver.

schéma impact épilepsie sur la menstruation schéma impact épilepsie sur la menstruation

Au cours de la première moitié du cycle menstruel, le corps féminin produit des œstrogènes qui sont suspectés de favoriser l’apparition de crises.

De plus, les taux de médicaments antiépileptiques dans le sang, juste avant le cycle menstruel, sont plus bas ce qui pourrait également favoriser l’apparition de crises lors des menstruations.

Après l’ovulation (vers le milieu du cycle menstruel), le corps commence à produire de la progestérone, qui a un effet anticonvulsivant, entraînant moins de crises.

Il est important de discuter de la prise en charge thérapeutique avec son médecin spécialiste qui pourra adapter la prescription en fonction des besoins pendant les jours de menstruation ou d’ovulation. Votre médecin pourra également vous proposer de faire un bilan hormonal ou une analyse pour connaître les taux de médicament dans le sang.

La contraceptionLa contraception
Epilepsie et contraception

Lors de l’utilisation de méthodes contraceptives, il faut garder à l’esprit que si vous choisissez d’utiliser des contraceptifs pharmacologiques, certains peuvent voir leur efficacité diminuer lorsqu’ils sont associés avec un traitement antiépileptique car certaines interactions sont possibles les rendant moins efficaces.

La pilule contraceptive, peut donc être dans certains cas prescrite chez la femme avec une quantité plus élevée d’œstrogènes, il peut être recommandé de combiner la pilule avec une autre méthode contraceptive (par exemple un préservatif).

Dans le cas des implants ou pour les injections de contraceptifs hormonaux, une fréquence de pose ou une dose plus élevée peut être recommandée afin de garantir l’efficacité du contraceptif.

Il est également possible, pour certains antiépileptiques associés à des contraceptifs, que la concentration dans le sang se retrouve diminuée, ce qui réduit leur effet et peut entrainer un risque accru de crises. Il est donc important d’établir un suivi rapproché avec son gynécologue et son neurologue afin que la prise en charge la plus adaptée soit mise en place.

Les dispositifs intra-utérins au cuivre ou avec un progestatif n’interfèrent pas avec les médicaments utilisés pour traiter l’épilepsie. Cette contraception peut donc être préconisée chez les femmes prenant un antiépileptique susceptible de diminuer l’efficacité d’un contraceptif oral.

Dans tous les cas, il est indispensable de consulter le neurologue avant d’utiliser des contraceptifs afin d’envisager la meilleure prise en charge.

La grossesse La grossesse

Dans tous les cas, il est important de ne pas arrêter, modifier ou commencer un traitement sans l’avis d’un professionnel de santé, médecin, pharmacien ou sage-femme.

Neurologue, gynécologue, sage femme, pédiatreNeurologue, gynécologue, sage femme, pédiatre
90 à 95 % des grossesses se déroulent sans soucis, 5000 bébés naissent de femmes épileptiques90 à 95 % des grossesses se déroulent sans soucis, 5000 bébés naissent de femmes épileptiques

La grossesse constitue un projet que les futurs parents doivent prévoir en amont de la phase de conception, de façon à anticiper au mieux les risques de l’épilepsie et du traitement pour la future mère et son enfant.

La grossesse implique un nouveau changement hormonal dans le corps de la femme qui peut entraîner une augmentation des crises, en particulier chez les patientes qui ne dorment pas suffisamment.

À ce stade, il est essentiel de contrôler la maladie et les crises pour éviter qu’elles ne causent des dommages au fœtus.

Le risque tératogène (risque de malformations du fœtus) est plus élevé chez la femme sous antiépileptique que dans la population générale, notamment si l’épilepsie nécessite la prescription d’une association d’antiépileptiques.

Pour les femmes épileptiques, il est important de planifier leurs grossesses avec le neurologue et le gynécologue afin de déterminer le meilleur moment pour tomber enceinte. Des contrôles plus stricts pendant la grossesse sont recommandés et des tests peuvent être effectués pour vérifier la bonne santé du bébé.

Même si la grossesse n’a pas été planifiée, le traitement ne doit jamais être arrêté ou modifié sans avis médical, car une crise peut représenter un risque sérieux pour la femme enceinte et le fœtus.

Pour les pères épileptiques, les médicaments antiépileptiques ne seront pas transmis à votre bébé lors de la conception. Pour les mères, les médicaments antiépileptiques peuvent ne pas fonctionner aussi bien, parlez-en à votre médecin.

L'accouchement L'accouchement
Accouchement et femme épileptique

L’accouchement ne présente, en règle générale, aucun risque particulier pour la mère ou l’enfant. La plupart des femmes épileptiques ont des accouchements normaux et des bébés en bonne santé.

L’accouchement a lieu en milieu médicalisé, car il peut provoquer une crise d’épilepsie généralisée chez une minorité des patientes.

L'allaitement L'allaitement
allaitement chez la femme épileptique

Le choix de l’allaitement doit être fait en fonction du type de l’épilepsie de la mère et du traitement en cours. Il s’agit d’une décision personnelle qui doit être discutée avec le médecin.

En cas d’allaitement il est recommandé d’éloigner la prise du médicament et la tétée du bébé afin de limiter la quantité de médicament qui passe dans le lait. La concentration du médicament dans le lait est en règle générale inférieure à la concentration dans le sang maternel. La quantité de médicament dans le lait est maximale dans les deux heures qui suivent la prise du traitement par la mère, et minimale juste avant la prise du traitement.

Il est important de rester vigilant et de consulter son médecin en cas de soupçon de somnolence chez l’enfant.

Il est également important de respecter les heures de sommeil de la mère, il est donc recommandé que les tétées nocturnes soient faites au moyen d’un biberon qui peut être administré par une autre personne afin que la mère n’interrompe pas son sommeil.

Les jeunes femmes épileptiques doivent absolument être encouragées à poursuivre un projet parental lorsqu’elles le souhaitent, car la probabilité de mettre au monde un enfant en bonne santé est très élevée.

La ménopause La ménopause
Femme épileptique ménopausée

Lors de la ménopause, des changements hormonaux se produisent avec une diminution jusqu’à l’arrêt de la sécrétion de progestérone puis d’œstrogènes.

Ces fluctuations hormonales peuvent affecter le contrôle de l’épilepsie, en particulier la fréquence des crises. Dès que cette variation est détectée, il est nécessaire d’avertir le neurologue afin de réévaluer et adapter au besoin la prise en charge.

La ménopause est précédée d’une phase, pouvant être plus ou moins longue appelé périménopause, durant laquelle les hormones fluctuent de façon importante. Cette période est souvent marquée par des crises d’épilepsie exacerbées.

Lors de la ménopause, il existe un risque d’ostéoporose qui peut être également aggravé par la prise de certains antiépileptiques, conduisant à des os plus fragiles et à un risque de fracture. Il est donc important que les apports en calcium et en magnésium soient suffisants. En cas de doute, consultez votre médecin.

Les symptômes de la ménopause peuvent être gênant pour certaines femmes (tels que les bouffées de chaleur ou la sécheresse vaginale).

Un traitement de substitution pourra vous être recommandé par votre médecin. Un suivi médical par le neurologue est nécessaire pour garantir le contrôle de l’épilepsie car ces hormones peuvent entrainer une augmentation des crises.

Après la ménopause, les taux d’hormones étant nettement plus bas et plus stables, la fréquence des crises tend généralement à diminuer.

En savoir plus :

Sources :

  1. Elefant et al, 2007.

  2. Tomson et al. 2019

  3. Veiby et al. 2015 & Birnbaum et al. 2020

Date de mise à jour le 14/10/2021